Wednesday, February 21, 2007

A quoi sert le cours de musique?



Le cours d'éducation musicale sert à développer diverses compétences, utiles, voire nécessaires à la formation des jeunes à travers une pratique musicale simple et agréable (chant, instrument, auditions, création).

Aptitudes sociales:

Priorité: Vivre ensemble, dans le respect mutuel et le travail d'équipe (une des priorités du collège). Le cours, l'apprentissage, les évaluations se font en partie en équipe. Tout effort individuel a un impact sur la progression de toute une équipe ou classe. D'où la nécessité d'un comportement personnel compatible avec la vie en groupe et le progrès de tous.

Tolérance et ouverture d'esprit:

Le chant et l'audition permettent de découvrir d'autres réalités culturelles (ou sociales) a priori inconnues ou peu connues des élèves et ainsi d'élargir l'horizon de ses conceptions culturelles et sa culture générale.

Développement personnel:

Les apprentissages de chant et d'instrument se font par imitation sonore. Pendant les auditions, l'élève est entraîné à percevoir, puis reconnaître et nommer des éléments sonores pertinents dans un discours oral, ici musical.

Développement psychomoteur:

Le jeune entraîne son corps (indépendance des mains, des doigts), sa voix, au service d'une expression en public, à travers une pratique vocale et instrumentale. Il apprend aussi à maîtriser l'effet paralysant du trac (ou du stress en général) grâce aux exercices de décontraction-concentration. Il apprend à prendre la parole seul, face à la classe,chante seul,improvise. Il apprend à placer sa voix, à développer ses qualités vocales.

Créativité:

Les activités d'improvisation, de création de chanson sollicitent l'inventivité et affirment l'expression française orale et écrite (une des priorités du collège étant la maîtrise de la langue).

Les commentaires d'audition (exercices oraux ou contrôles écrits):

Ils permettent la maîtrise du vocabulaire propre à la musique dans le cadre plus général de l'expression française.

Interdisciplinarité:

Le lien est fait avec d'autres matières: situation dans l'histoire (Histoire), dans le monde (Géographie), utilisation des langues (Français, Anglais, Allemand, et bien d'autres).

A quoi çà sert?

Tout comme on peut développer des capacités de raisonnement et de logique en Mathématiques, des capacités d'expression et de compréhension en Français, une meilleure connaissance du monde en Histoire-Géographie, l'Education Musicale permet de développer notre sensibilité, notre imaginaire, notre mémoire, nos facultés d'analyse, et de concentration.

A quoi çà va servir plus tard?

1) D'abord, c'est une culture. Il faut savoir que la culture est ce que l'on remarque le plus chez une personne après son apparence physique (ex: dans un débat, ou lors d'un entretien d'embauche).

2) Ensuite, c'est une liberté que l'on peut acquérir en s'ouvrant à d'autres musiques que celles que l'on ne connaît que par la publicité.

3) Par ailleurs, pour de nombreuses raisons, il est utile d'avoir quelques connaissances musicales dans les métiers du tourisme, de la restauration, de la médecine, des transports, de l'architecture (acoustique), de l'enseignement, de l'informatique...

Pourquoi ne pas étudier les musiques à la mode?




Au collège, on doit découvrir la musique à travers plusieurs siècles à l'échelle de la planète entière, c'est un programme immense...Il est certes compréhensible que les musiques à la mode puissent paraître importantes. Cela s'explique par le fait que chaque génération cherche à se construire une identité à travers des repères qui lui sont actuels. Mais les élèves grandissent, et les modes passent. Accepter la musique d'autres hommes et d'autres temps est un très beau signe d'ouverture d'esprit et de tolérance dont on doit savoir faire preuve.

Chacun a ses propres goûts!

Bien sûr nous avons tous nos préférences...Mais nos goûts évoluent en fonction de notre âge, de nos rencontres, de la mode, de notre milieu social, de nos découvertes, etc...Donc il n'est pas possible de rester enfermé dans un seul style musical, car le futur donne tort à ceux qui prétendent qu'ils n'évoluent jamais. Mieux vaut être ouvert d'esprit dès le début, c'est un comportement bien plus intelligent.

De toute façon, çà ne compte pas dans la moyenne...

Premièrement, c'est faux, l'Education Musicale compte comme les Arts Plastiques ou l'Education Physique dans la moyenne, elle compte dans le contrôle continu du Brevet et fait partie des projets du Lycée du XXIe siècle. Il ne faut d'ailleurs jamais négliger les petits coefficients cat ils peuvent sauver des examens ou des concours.

Deuxièmement, c'est une très mauvaise habitude pour la vie professionnelle que de délaisser ce que l'on juge secondaire. Les employeurs repèrent immédiatement sur un dossier scolaire le type de candidat qui limite ses efforts à l'essentiel.

Troisièmement, l'objectif d'une discipline artistique ne se résume pas à la note, il est avant tout un éveil culturel pour chaque génération qui passe.

(cahier d'éducation musicale, éd. Hatier)

concert de Belladonna 9CH à "l'intermédiaire" (Marseille, 89) je jouais de la basse à cette époque.

En tout cas, moi qui voyage avec toujours autant de bonheur à travers toutes les musiques, le fait d'avoir fait du rock m'a aidée à écrire de la musique lorsque j'étais dans la classe de prix d'harmonie et de contrepoint (bien sûr, l'expérience de l'orchestre et de la musique de chambre, aussi, mais l'improvisation aussi...). Ma solide formation classique, pluri instrumentale, a développé mon ouïe et me permet de discerner d'où vient une fausse note dans la classe, et de reconnaître rapidement le timbre de voix des élèves, même le dos tourné, ce qui en étonne plus d'un...hi hi! Egalement le fait d'avoir pratiqué plusieurs instruments avec leur lot de difficultés respectives me permet de trouver des solutions pour vulgariser mon enseignement instrumental, et remotiver mes troupes.

D'autre part, il est fatigant de constater que beaucoup de gens se moquent encore du cours de musique en collège, affirmant qu'ils n'en ont rien retenu et que la flûte à bec et le carillon sont leurs pires souvenirs, etc...ce discours pour moi est celui de ceux qui justement ont sans doute montré tellement peu d'entrain voire beaucoup de mépris pour cette discipline que le professeur n'a pu les faire accéder au plaisir de faire un peu de musique. Pensent-ils au prix que coûte un instrument, des partitions, les cours (environ 32 euros de l'heure), l'investissement demandé aux parents dans une école de musique ou un conservatoire (solfège, instruments, chorale, orchestre, musique de chambre, auditions, examens...?) Pensent-ils à ce que cela signifie d'apprendre la musique à 25-30 bambins pas toujours enclins à écouter et à se concentrer sur quoi que ce soit, selon les heures, l'humeur, les difficultés personnelles et relationnelles dans la classe, avec les autres professeurs? Ont-ils seulement idée de la recherche et de l'intelligence nécessaires pour vulgariser un enseignement, de la patience et de l'empathie dont il faut faire preuve pour que l'élève en ait envie, qu'il ne se laisse pas démonter par les difficultés, qu'il n'aie pas peur de s'exprimer pour ne pas avoir zéro? Ont-ils seulement idée que si vous ne faites plus de flûte, parce que vous faites par exemple de la percussion,ce sont les élèves qui la réclament, parce que la percussion, excusez-moi mais c'est encore une autre paire de manches...et les percussions corporelles aussi, tout ceci est plus difficile que la flûte, et demande encore plus d'écoute...

D'autre part, la flûte à bec n'est pas chère, facilement transportable, plusieurs modèles et couleurs rendent cet objet de plus en plus attractif, les CD playback abordent tous les styles de musique (métal, rock, jazz, latino, techno, classique, etc...) permettant aux élèves de s'entraîner chez eux avec un support sympa et de jouer avec des copains. Même dans les quartiers nord de Marseille, dans la cour, où l'on jouait surtout au Foot sous le soleil pendant les pauses, des élèves se réunissaient à l'ombre, rechantaient leurs chansons sans accompagnement, pour le plaisir, et s'entraidaient sur les morceaux de flûte, et quelquefois en passant, je donnais un conseil, essentiellement au niveau rythmique...voilà.